Durant un an, l’Allemande Greta Taubert a renoncé à la société de consommation. Boire, manger, s’habiller sans bourse délier, cette trentenaire voulait tester ce qui se passerait si la crise finissait par emporter notre système économique basé sur le toujours plus.
La première chose que s'est offerte Greta Taubert à l'issue de ses douze mois d'abstinence? «Des collants!», lâche-t-elle spontanément, attablée devant un cappuccino, dans un café de bric et de broc de Leipzig, en ex-RDA.
«Et des produits d'hygiène», ajoute-t-elle aussitôt, en repoussant une mèche de ses longs cheveux blonds volumineux. Fini la fastidieuse fabrication maison de déodorants, crèmes de visage et autres dentifrices estampillés 100% naturel. «J'ai même fabriqué mon propre shampoing», raconte-t-elle. «Mais je me suis mise à ressembler à l'homme de Néandertal. Mon entourage m'a dit: "Non mais là ça va trop loin!"», rigole-t-elle.
Pendant toute une année, Greta Taubert, journaliste indépendante, a troqué jupes et pantalons dans des bourses d’échanges de vêtements, gratté la terre pour faire pousser choux et pommes de terre dans un jardin collectif et parcouru en stop plus de 1 700 km pour passer des vacances (dans un squat) à Barcelone...
De cette expérience extrême, la jeune femme a tiré un livre, Apokalypse jetzt! («Apocalypse maintenant!») dans lequel elle narre sa vie loin des portants H&M, des caisses d'Aldi, et du gaspillage considérable d'une société de surc