Une arche antico-futuriste, d'un kitsch typique de l'architecture publique sous Ben Ali, marque l'entrée de la Cité technologique des communications, dans la banlieue nord de Tunis. Plus connu sous le nom de pôle El-Ghazala («la gazelle»), le site, lancé en 1999, regroupe80 entreprises spécialisées dans les technologies de l'information et de la communication (TIC). «C'est notre vitrine technologique», résume Taoufik Jelassi, le ministre de l'Enseignement supérieur, de la Recherche et des TIC.
«Mettre le turbo». Les PME tunisiennes côtoient les filiales de multinationales : le chinois Huawei, le suédois Ericsson, le français Alcatel-Lucent, entre autres, y ont implanté leurs équipes locales. Dans la pépinière, de jeunes ingénieurs s'entassent dans des petits bureaux alignés, développant ici une application pour la gestion par GPS de chambres froides, là un réseau social pour les associations… Supcom, école publique d'ingénieurs télécoms, attend depuis des années d'intégrer ses nouveaux locaux, grande masse vitrée à l'abandon, vers l'entrée. A l'opposé, le centre de développement de l'opérateur Tunisie Télécom rutile. Tout comme la bâtisse carrée que se partagent depuis peu les américains HP et Sungard.
Les plaques à l'entrée des bureaux annoncent la couleur : ici sont installées les «entreprises sous douane», dédiées à l'export, principalement vers l'Europe. De la sous-traitance, donc ? «C'est mal connoté, je dis plutôt offsho