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Libération
Récit

Des paniers percés à la tête de Caddie

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Déjà placé en redressement judiciaire à Paris, le fabricant devrait voir ce jugement confirmé ce lundi à Strasbourg. En cause : une gestion hasardeuse de ses finances.
publié le 29 juin 2014 à 18h36

Le tribunal de Strasbourg statue sur le sort de Caddie ce lundi. Le jugement ne devrait pas réserver de surprise. Car, vendredi, le tribunal de commerce de Paris a déjà placé en redressement judiciaire la maison mère Altia et, dans la foulée, sa filiale Caddie. La justice a donné un sursis de trois mois au fabricant alsacien de chariots pour trouver un repreneur.

Fugace soulagement pour les 400 salariés. Car pour eux, l’histoire se répète. En 2012, Caddie avait déjà déposé le bilan avant d’être repris par Altia, contre 1,9 million d’euros. A l’époque, l’entreprise cherche à se diversifier. L’Etat est actionnaire à hauteur de 20% via la Banque publique d’investissement (BPI). De quoi rassurer les salariés. Ils déchantent vite. Si les 125 suppressions d’emploi ont bien eu lieu, les 15 millions d’euros promis ne sont jamais arrivés. Altia devait acheter des machines, édifier un showroom et surtout rassembler la production sur un seul site… Rien. Les chariots, construits à Drusenheim, partent toujours en camion pour la phase galvanisation à Oberhausbergen, avant de revenir. 60 km de navette.

«Brouettes». Dès octobre 2012, les salariés exercent leur droit d'alerte. «Au comité central du groupe, les représentants du personnel m'ont raconté les difficultés financières de leurs usines, se souvient Christophe Zinck, délégué CFDT et secrétaire du CE. Altia achète des sociétés à la barre du tribunal puis déplace les brouettes : des fonds