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Analyse

Le patronat tarde à passer de la parole au pacte

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A une semaine de la conférence sociale, le Medef cherche à obtenir davantage de concessions du gouvernement. Et fait peser une menace sur le pacte de responsabilité.
Marisol Touraine et Michel Sapin lors du débat sur la loi de finance rectificative de la Sécurité sociale à l'Assemblée nationale, le 30 juin 2014. (Photo Sebastien CALVET)
publié le 30 juin 2014 à 20h46

Stop au «harcèlement patronal». Benoît Hamon, le ministre de l'Education nationale, n'a guère apprécié la lettre de réclamations expédiée à l'exécutif par des patrons peu enclins à tenir promesse. Les mêmes que Michel Sapin, le ministre des Finances, trouvait trop «chigneux» il y a peu. C'était début juin. Geoffroy Roux de Bézieux, numéro 2 du Medef, venait de menacer de sortir du «pacte de responsabilité».

Un mois plus tard, c'est au tour de Pierre Gattaz d'agiter le chiffon rouge, promettant de boycotter la conférence sociale des 7 et 8 juillet s'il n'obtenait pas «les réponses à [ses] questions». Au cœur des revendications du président de la principale organisation patronale : le compte pénibilité qu'il souhaiterait reporter à 2016. Et un climat jugé anxiogène pour les chefs d'entreprise, avec «une proposition ou un projet de loi anti-économique tous les quinze jours». D'où l'urgence, selon lui, d'aller «plus vite et plus fort sur le pacte de responsabilité».

De quoi agacer sérieusement ceux (dont le patron de la CFDT - lire ci-contre - et plusieurs députés de la majorité) qui jugent que les «cadeaux» aux patrons sont déjà trop nombreux. Crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi (CICE), accord sur la compétitivité et la sécurisation de l'emploi de janvier 2013, pacte de responsabilité : les attentions à leur égard n'ont pas manqué ces derniers mois. Jusqu'à la semaine dernière et l'agrément de la nouvelle conventi