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Libération

Un tiers payant à demi

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publié le 30 juin 2014 à 18h06

Il y a une dizaine de jours, la ministre de la Santé présentait les grandes lignes de sa loi qui ne sera débattue au Parlement que début 2015, cette présentation précoce permet d’ouvrir le débat sur les orientations envisagées, et la manière dont le gouvernement prévoit de les mettre en œuvre.

L’une des propositions a cristallisé le débat public et polarisé les positions : le tiers payant, en vigueur depuis des années dans les pharmacies, sera étendu aux consultations médicales. Aujourd’hui, chez le médecin, le patient doit faire l’avance de frais ; la sécurité sociale lui rembourse ensuite une part du coût des soins, à l’exclusion des franchises, du ticket modérateur, et des dépassements de tarif ; s’il dispose d’une assurance complémentaire, celle-ci peut ensuite intervenir et compléter, en totalité ou en partie, le remboursement de la sécurité sociale. Le niveau de remboursement est très variable d’une complémentaire à l’autre, et plus généreux pour les assurances collectives offertes par les grandes entreprises. La complexité de notre système d’assurance maladie est unique au monde ; de ce point de vue, la proposition de passer au tiers payant intégral entraînera une simplification salutaire pour le patient. Concrètement, même si l’avance de frais n’est pas un problème pour la très grande majorité, elle peut restreindre l’accès aux soins des plus pauvres. Dès lors, la généralisation du tiers payant peut contribuer à une plus grande équité. Aucune étude ne laisse prévoir q