Menu
Libération
Récit

Le «tour de fraude» de la BNP

Article réservé aux abonnés
Le document condamnant la banque à régler près de 9 milliards de dollars à la justice américaine montre comment elle a contourné l’embargo au Soudan via des établissements satellites.
Une enseigne BNP Paribas à Paris le 14 avril 2012. (Photo Loïc Venance. AFP)
publié le 1er juillet 2014 à 20h26

Un «tour de fraude». C'est ainsi que Preet Bharara, le procureur fédéral de New York, a qualifié (en français dans le texte) le comportement de BNP Paribas durant les années 2000. «BNP s'est donné beaucoup de mal pour dissimuler les transactions prohibées, en effacer les traces et tromper les autorités américaines», a ajouté Eric Holder, le ministre américain de la Justice. Lundi soir, lors de l'officialisation de la sanction infligée à la banque française pour avoir violé l'embargo américain sur le Soudan, l'Iran et Cuba, - 8,9 milliards de dollars d'amende (6,5 milliards d'euros), comme annoncé - les juges américains n'ont pas hésité à charger la banque française, au cours d'une conférence de presse retransmise en direct sur les chaînes d'informations financières. A l'occasion, celle-ci a été qualifiée de complice de «pays engagés dans des actes de terrorisme et liés à Al-Qaeda». Quelle est la réalité de ces accusations ? Avec le règlement de l'affaire, on sait ce qu'a fait la banque. Ou plutôt mal fait. La justice américaine a relaté le résultat de son enquête dans un document, Statement of facts («un énoncé de faits»), approuvé par BNP Paribas. Selon elle, au moins 9 milliards d'opérations ont été conduites de manière illégale, principalement au profit du Soudan. Retour sur une série de dysfonctionnements qui coûtent très cher.

Négoce. L'histoire remonte à 1997, quand les Etats-Unis décident de sanc