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Décryptage

Le travail, c’est pas la santé

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Rationalisation, pression et précarisation compliquent les conditions des salariés français.
publié le 1er juillet 2014 à 20h26

Rien ne va plus au boulot. Tensions, perte de marges de manœuvre, intensification des cadences : les salariés d'aujourd'hui souffrent bien plus que ceux de la décennie passée. C'est ce que révèle une étude publiée mardi par la Dares, la direction études et statistiques du ministère du Travail, qui se penche tous les sept ans sur la vie des Français au turbin. «[La] dégradation des conditions de travail, après une période d'accalmie [1998-2005, ndlr], n'a rien de surprenant compte tenu de la crise», confie Nathalie Greenan, directrice de l'unité de recherche Dynamique des organisations et du travail du Centre d'études de l'emploi.

Premier constat alarmant, les contraintes liées au rythme de travail se sont accrues au cours des dernières années. En 2013, plus d'un travailleur sur trois cumule au moins trois contraintes. Gestion des flux de visiteurs ou d'appels téléphoniques, travail à la chaîne, cadence d'une machine, normes et délais à respecter : aucun secteur n'y échappe. Rien de neuf pour les ouvriers, la catégorie d'actifs la plus exposée. Mais de quoi secouer les employés de la fonction publique soumis à un suivi automatisé de plus en plus prégnant. «Un usage de l'outil informatique qui participe à la standardisation du travail», analyse la chercheuse. Et permet un «contrôle réel de l'activité», en phase avec les nouveaux enjeux de rationalisation et de réduction des coûts.

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