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Décryptage

Croissance : trop de Conseils tuent le conseil

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Lancé par Arnaud Montebourg, le «Conseil indépendant pour la croissance et le plein-emploi» risque de ressembler beaucoup aux organismes déjà créés ces cinq dernières années.
Arnaud Montebourg a inauguré jeudi son «Conseil indépendant pour la croissance et le plein-emploi». (Photo Eric Piermont . AFP)
publié le 4 juillet 2014 à 7h22

Enième «conseil de sages» ou indispensable organe pour éclairer la politique du gouvernement ? Le ministre de l'Economie, Arnaud Montebourg, a inauguré jeudi 3 juillet son «Conseil indépendant pour la croissance et le plein-emploi». La grande nouveauté, c'est la dimension européenne qui sera mise en avant dans les rapports. Pour le reste, cet organe risque, comme d'autres, de tomber aux oubliettes dans quelques semaines. Car sur le fond, rien de nouveau. Ce conseil, qui lui sera rattaché, devra «alimenter le débat sur les politiques économiques menées», s'est félicité le ministre. Un discours entendu et réentendu à chaque inauguration de ce type d'organisme. Mais lancer de telles instances, c'est aussi risquer de créer des doublons... inefficaces.

3 juillet 2014 : lancement du Conseil indépendant pour la croissance et le plein-emploi

Pour éviter ce sentiment, le «Conseil indépendant» a d'emblée voulu se démarquer en publiant un avis très critique envers les politiques d'austérité en Europe et en plaidant pour une relance des investissements. Or, des avis similaires avaient déjà été émis par le Commissariat général à l'investissement. En fait, le ministre veut créer une instance qui puisse «rechercher la croissance», en bénéficiant de «l'éclairage scientifique» d'un groupe d'éminents économistes. Il en a profité pour déplorer que «le débat» sur l'orientation des politiques économiques «n'a pas été mené jusqu'à présent»