La situation de la SNCM devient explosive. Alors que les marins de la compagnie marseillaise en sont à leur douzième jour de grève, des affrontements ont eu lieu jeudi soir sur le port de Porto-Vecchio, où des professionnels corses, gênés par le blocus de leur ville, ont forcé un navire, le Jean-Nicoli, à reprendre la mer. Après avoir tagué ses flancs en criant «CGT fora» (CGT dehors), ils ont lancé pierres et cocktails Molotov, pendant que les CRS battaient prudemment en retraite face à la colère des grévistes, qui ont répliqué à coups de lances à incendie. Les manifestants - restaurateurs, commerçants, transporteurs - ont fini par incendier les amarres pour forcer l'équipage à mettre les moteurs en marche. Le navire est rentré dans la nuit à Marseille, sans calmer la colère de ses marins.
La grève a été reconduite. Elle immobilise les neuf ferries et cargos mixtes (passagers et fret) qui desservent la Corse et le Maghreb pour la SNCM. L’un des trois navires de la Compagnie méridionale de navigation (CNM), codélégataire avec la SNCM du service public de desserte de la Corse, est par ailleurs bloqué dans le port de Marseille. La CNM a du coup délocalisé ses deux autres bateaux à la-Seyne-sur-Mer. Les croisiéristes préfèrent également éviter Marseille pour l’instant, port trop inflammable à leur goût.
Efforts. La ville aimerait que la situation se débloque vite, mais ce n'est pas facile : les salariés de la SNCM ont le sen