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Libération

Dialogue social : c’est pénible mais on ne compte plus

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publié le 7 juillet 2014 à 18h06

Fin 1997, après la conférence nationale sur l’emploi, les salaires et le temps de travail, qui avait débouché sur la fixation, par le gouvernement dirigé par Lionel Jospin, d’une date butoir pour la mise en œuvre légale des 35 heures, l’organisation patronale, qui s’appelait encore le CNPF, manifesta sa volonté de ne plus participer au «dialogue social», souhaitant que le gouvernement (de gauche) ne se mêle plus de négociations qu’elle voulait voir se tenir désormais au niveau des firmes. Son président démissionna même théâtralement, appelant «un tueur» à sa succession.

Deux ans plus tard, ce qui était devenu le Medef lança son initiative de «refondation sociale» dont le principe général était de définir une «sphère sociale autonome» pour la négociation des règles relatives à la relation de travail et à la protection sociale, restreinte aux seuls «partenaires sociaux», excluant donc le gouvernement et privilégiant le contrat sur la loi. Certains syndicats, dits «réformistes», accueillirent favorablement cette initiative.

Du côté du gouvernement, c’est surtout à droite après 2002, avec Jacques Chirac puis Nicolas Sarkozy, que la refondation sociale fut bien reçue, considérée comme un moyen de flexibiliser le marché du travail à moindre coût politique. En effet, toutes les initiatives en ce sens menées par la droite avaient conduit à une opposition sociale (qu’on songe au CPE) et à des coûts politiques importants.

En fait, la flexibilité du travail n’est pas très populaire, même