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Interview

Conférence sociale : «L’économie sociale est sur un strapontin»

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L’économie sociale et solidaire représente plus de deux millions de salariés mais peine à peser dans le dialogue social, regrette Alain Cordesse, président de l’Udes.
Alain Cordesse, président de l'Union des employeurs de l'économie sociale et solidaire, ici à Matignon en avril. (Photo Lionel Bonaventure. AFP)
publié le 8 juillet 2014 à 18h16

Associations, coopératives, mutuelles, fondations : un salarié sur dix travaille aujourd'hui dans l'économie sociale et solidaire, de l'aide à la personne au sport en passant par les loisirs. Un secteur pourtant tenu à l'écart lors de la troisième conférence sociale, qui s'achève ce mardi : l'Union des employeurs de l'économie sociale et solidaire (Udes) a participé à quatre tables rondes, mais n'a pas été conviée aux négociations qui ont eu lieu lundi à huis clos, en présence des organisations patronales. Un choix que regrette Alain Cordesse, son président.

La CGT, FO, Solidaires et la FSU ne participent pas à cette deuxième journée. Comment voyez-vous ce boycott ?

Nous trouvons cela dommageable. Nous, nous ne voulons pas être dans le rapport de force. Le dialogue social s'est durci, cela n'est pas bon pour notre pays et nos entreprises. On est dans une situation difficile, et certains, aussi bien côté salariés que patronat, continuent d'avoir des revendications excessives. Je pense par exemple aux seuils sociaux, qui, pour nous, ne sont pas un frein à l'emploi et pourtant, on en parle énormément. Tout cela, c'est improductif. Il faut un dialogue social beaucoup plus apaisé, plus sain et serein.

Est-ce que ce n’est pas difficile de faire entendre sa voix face à un géant comme le Medef ?

C'est sûr que nous ne sommes pas au même niveau que le Medef, tant en termes de moyens que de représentativité. Quand on visite d'autres organisations patronales, on voit le chemin qu'il nous reste à parcourir