Coup sur coup, cette semaine, d’abord Frédéric Cuvillier, le secrétaire d’Etat aux Transports, puis mardi soir Manuel Valls, le Premier ministre, ont opté pour la thérapie de choc pour «sauver» la SNCM d’un naufrage annoncé, à savoir le redressement judiciaire. L’Etat actionnaire s’est ainsi rallié à la position de Transdev (66% du capital). Mais ils se heurtent à l’hostilité de l’intersyndicale, pour qui un passage au tribunal annonce le démantèlement pur et simple de la compagnie. Mercredi dans la soirée, les trois parties avaient trouvé un compromis. Et même, selon nos informations, signé un relevé de décisions. Ils donnent à la SNCM quatre mois de répit. Le temps de négocier avec Bruxelles, avancer sur un projet industriel et une solution sociale… en espérant séduire dans l’intervalle un nouvel investisseur. Entretien avec Frédéric Cuvillier.
La SNCM peut-elle être sauvée ?
C'est une société qui perd de l'argent depuis plusieurs années. Elle n'est pas suffisamment compétitive. Elle a souffert pendant longtemps des dissensions entre la direction et l'actionnaire majoritaire, Transdev. Celui-ci veut aujourd'hui trouver un repreneur. En outre, Bruxelles demande à la SNCM de rembourser 440 millions d'euros d'aides publiques jugés illégales [220 millions au titre des conditions de sa privatisation, et 220 millions pour la desserte de la Corse, ndlr]. La question la plus urgente, c'est d'arrêter cette grève qui risque de précipiter une issue fatale pour l'entreprise. C'est aussi comment la SNCM peut