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décryptage

Le bitcoin veut sortir du flouze en France

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Michel Sapin reçoit ce vendredi un rapport sur la monnaie virtuelle qui ne bénéficie pour l’instant d’aucun cadre juridique régulateur.
A la maison du bitcoin, jeudi à Paris. Elle a été ouverte le 13 mai. (Photo Christophe Maout)
publié le 10 juillet 2014 à 19h56

En matière de régulation du bitcoin, la France traîne comme une connexion bas débit. En mars, Paris avait botté en touche en demandant à l’Union européenne de se saisir du dossier… Ce vendredi, Tracfin, la cellule de Bercy chargée de traquer la fraude, remet un rapport sur l’encadrement des monnaies virtuelles au ministre des Finances, Michel Sapin. C’est la première fois que le gouvernement socialiste s’empare du sujet. Mercredi, la jeune association Bitcoin France a remis à des interlocuteurs de Bercy «quatre propositions pour un développement responsable de Bitcoin en France» que s’est procuré Libération. Le bitcoin pourrait, enfin, sortir de la zone grise où il erre.

Où en est-on en France ?

Par essence, le bitcoin échappe à la régulation des instances monétaires internationales et son cours volatil, lié au comportement «moutonnier» de ses utilisateurs, inquiète. En France, il n’a pas encore de statut légal défini. Même si on parle couramment de «monnaie virtuelle», l’Etat français ne reconnaît qu’une seule monnaie sur son territoire : l’euro. Les échanges en bitcoins sont pourtant monnaie courante. Le flouze 2.0 est utilisé en alternative aux banques de dépôts pour placer de l’argent à long terme, voire comme un outil de spéculation, comme les titres et les valeurs mobilières, sans en avoir le statut juridique.

Les plateformes d'échanges de bitcoins naviguent à vue dans ce contexte législatif plus que flou. Elles sont pourtant tenues d'obteni