La menace du redressement judiciaire est écartée, mais pour combien de temps ? Après un vote «à la quasi-unanimité», selon Frédéric Alpozzo, délégué CGT de la SNCM, les rotations ont repris jeudi soir. La suite n'est pas écrite : «Nous n'avons pas voté la fin de la grève, mais la suspension du mouvement». Les esprits étaient toujours échauffés, alors que Manuel Valls recevait à Paris les autres «victimes» du conflit : représentants des hôteliers, des restaurateurs, etc. qui se disent lésés par les dix-sept jours de grève.
La facture du mouvement social pour la SNCM n'a pas été encore chiffrée, et la situation de sa trésorerie inquiète. Des estimations circulent : le conflit aurait coûté entre 500 000 et jusqu'à 1 million d'euros par jour. Ce qui fait réagir vivement l'un des actionnaires de la SNCM : «Ils vont puiser dans la cagnotte des 57 millions d'euros du Bonaparte.» Soit l'indemnisation reçue par la compagnie de son assureur - et mise sous séquestre - pour son navire drossé sur un quai lors d'une tempête en octobre 2012. Elle devait servir à payer le plan social en cours à la SNCM.
Selon le relevé de conclusions signé jeudi par Transdev, actionnaire à 66% de la SNCM, l’Etat (25%), et l’intersyndicale, le spectre du redressement judiciaire est jugé écarté. Tout au moins pendant les quatre mois du moratoire dont les signataires ont convenu. A moins que, dans l’intervalle, un accident de