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Bangladesh : l’homme qui voulait une couverture pour les ouvriers du textile

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Zafrullah Chowdhury milite pour instaurer une assurance maladie, pour 3 euros par an et par salarié.
Des ouvrières dans un atelier textile au Bangladesh, en 2012. (Photo Munir Uz Zaman. AFP)
publié le 13 juillet 2014 à 18h26

Créer une assurance santé pour soulager de la misère les travailleurs du textile du Bangladesh : c'est le pari fou, mais argumenté, dans lequel s'est lancé Zafrullah Chowdhury. L'homme est un combattant : il a, un jour de 1971, abandonné ses études de médecine en Angleterre pour participer à la guerre d'indépendance contre le Pakistan, qui a permis la naissance du Bangladesh. Il y a gagné ses galons de «Freedom Fighter», en organisant des hôpitaux de guerre. Puis, en 1972, il a créé une ONG aujourd'hui puissante, GK (Gonoshasthaya Kendra, littéralement «Centre de santé pour le peuple»). Elle officie dans la santé, via des locaux installés en milieu rural, la production de médicaments et la formation de personnel. A 72 ans, il détaille sa nouvelle initiative : «Pour 25 à 30 euros par famille et par an, GK peut assurer une couverture santé gratuite. Vous me donnez 30 euros et tout est gratuit !»

Far West. Le financement ? Simple : 3 euros payés par le salarié, 12 à 15 euros par l'employeur, et autant par les marques occidentales qui font fabriquer dans ces usines pour profiter des plus bas coûts au monde. «Ces marques peuvent participer à l'amélioration de la santé des travailleurs. Ce serait pour elles un changement d'attitude bénéfique», estime-t-il. Dans son idée, les industriels du textile au Bangladesh doivent aussi mettre la main à la poche : «Ils gagnent énormément d'argent. Certains envoient leur famil