Relancer une activité abandonnée depuis les années 80 et exploiter différemment la forêt. C’est l’idée pas si folle d’un homme qui veut faire renaître le «gemmage», soit l’extraction de la résine des pins, en Gironde. Cet homme, Olivier Segouin, directeur de l’agence Domaines et Patrimoines, spécialisée dans la gestion forestière, a déjà investi 3 millions d’euros dans l’affaire, convaincu que l’avenir du pin maritime passe par la résine. Car une fois distillée, la résine de pin se prête à de multiples utilisations. Ses deux principaux composants chimiques, l’essence de térébenthine et la colophane, entrent dans la composition de produits allant des solvants pour les peintures et vernis aux savons, chewing-gums et cosmétiques. Mais la résine n’est plus produite en France. Les industriels l’importent de Chine ou du Brésil, où elle coûte bien moins cher à extraire. Pourtant, jusque dans les années 60, la récolte de la résine de pin était la principale activité forestière et industrielle en Aquitaine. Dans les années 50, il y avait près de 30 000 gemmeurs, la filière faisait vivre des milliers de familles. Mais l’extraction, manuelle, réclamait beaucoup de main-d’œuvre et s’avérait trop coûteuse.
Potentiel. Depuis deux ans, dans la forêt du Porge, au nord d'Arcachon, des petits flacons en verre fichés dans l'écorce ont fait leur apparition sur les pins. Dans ces flacons, une résine blanche et liquide d'une pureté exceptionnelle, obtenue grâc