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Libération
TRIBUNE

La mauvaise finance chasse la bonne !

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par Jean-Jacques Chavigné, Militant socialiste, Gérard Filoche, Militant socialiste et Jean-Claude Branchereau, Militant socialiste
publié le 14 juillet 2014 à 18h06

Michel Sapin, le ministre des Finances de Manuel Valls, vient de déclarer : «Notre amie, c'est la finance, la bonne finance.» Une déclaration qui, selon l'AFP, aurait «déclenché des rires dans la salle» lors des rencontres économiques d'Aix-en-Provence, le dimanche 6 juillet. C'est en réponse à sa propre question «Y a-t-il une finance heureuse, au service d'investissements heureux ?» que Michel Sapin a répliqué qu'il pouvait y avoir une «bonne finance». Il prenait ainsi le contre-pied de François Hollande qui, lors de son discours du Bourget, en 2012, n'avait pas fait de détail en affirmant : «Mon adversaire, c'est le monde de la finance !»

Cette finance à la fois bonne et heureuse serait, si l'on en croit Sapin, celle qui finance les investissements aux entreprises et aux ménages. Elle ne pèserait donc pas bien lourd à côté de la mauvaise. Lors du débat sur la loi bancaire de Pierre Moscovici en 2013, Gaël Giraud, chercheur au CNRS et à l'Ecole d'économie de Paris, avait précisé ce qu'il en était des activités des banques utiles à l'économie : «Aujourd'hui, sur 8 000 milliards de total de bilan bancaire français, seuls 10% servent au financement des entreprises. Et 12% au financement des ménages. Le reste, ce sont des opérations de marché.» Soit, 22% de bonne finance et 78% de mauvaise !

Le constat ne s'arrête malheureusement pas là. Lors de la dernière crise bancaire, la «mauvaise finance», dont Sapin reconnaît q