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Libération
Décryptage

Agroalimentaire et grande distribution à couteaux tirés

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Arnaud Montebourg reçoit, ce jeudi, les représentants du monde agricole et des grandes enseignes, qui s’écharpent sur fond de guerre des prix.
La filière agroalimentaire réclame à Manuel Valls une intervention musclée pour mettre un terme à la guerre des prix. (Photo Philippe Desmazes. AFP)
publié le 16 juillet 2014 à 20h06

Halte à la guerre des prix ! Le cri de colère lancé par les industriels de l’agroalimentaire à l’adresse des grandes enseignes accusées de rançonner leurs fournisseurs fait un peu désordre quand la crise vide les porte-monnaies et que les consommateurs plébiscitent les prix bas. Arnaud Montebourg, le ministre de l’Economie, invite ce jeudi les belligérants à Bercy pour qu’ils s’expliquent. Ce qu’ils ont fait dès mercredi, devant la commission des affaires économiques de l’Assemblée nationale.

Quelle est la polémique ?

C'est une lettre au Premier ministre, Manuel Valls, qui a mis le feu aux poudres. Elle est datée du 11 juin et signée par les fournisseurs de la grande distribution. Fait rare, presque toute la filière, remballant ses querelles intestines, s'est liguée contre les Leclerc & co. On trouve comme signataires de la missive : les géants de l'alimentaire via leur organisation - l'Ania -, Coop de France qui représentent les PME et la FNSEA, le syndicat majoritaire du monde agricole. Bref, toute la filière alimentaire, soit aux dires de leurs initiateurs 500 000 agriculteurs, 11 852 entreprises et 1,5 million de salariés fédérés comme un seul homme contre les grandes enseignes. Le propos est virulent. Il y est question des «ravages de la guerre des prix» et de «son lot de victimes» : 316 fermetures de sites en 2013 et 6 425 emplois détruits. Et 15 000 à 20 000 emplois menacés. Dans le collimateur des insurgés, «l