C'est un petit pas pour le développement et, potentiellement, un grand pas pour peser contre l'hégémonie de l'Occident. Les Brics (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) ont posé mardi à Fortaleza, au Brésil, la première pierre d'une architecture financière alternative au FMI et à la Banque mondiale. Lassés de la domination sans partage de l'Europe et des Etats-Unis dans ces institutions basées à Washington et déçus de la lenteur des réformes pour une meilleure représentativité des pays émergents, les Brics ont créé, 70 ans après les accords de Bretton Woods, leur outil financier : la Nouvelle Banque de développement (NBD). «Une décision historique», a tweeté Dilma Rousseff, la présidente brésilienne.
Action. Longtemps envisagée depuis la création de leur partenariat en 2009, la NBD, qui vise à «mobiliser les ressources pour des projets d'infrastructures et de développement durable» pour les pays du Sud, sera dotée d'un capital initial de 50 milliards de dollars (36,9 milliards d'euros), injecté à parité entre ses fondateurs, et de 40 milliards de garantie. Elle devrait distribuer ses premiers prêts dès 2016, pourra aussi s'ouvrir à d'autres pays actionnaires, mais ils n'entendent pas descendre sous les 55% du capital de la NDB.
Ce nouveau «club des cinq», qui monte en puissance - il pèse 45% de la population mondiale et 20% de sa richesse -, a enfin surmonté ses divergences internes pour s’accorder sur le siège d