Après l’Assemblée nationale la semaine dernière, le Sénat examine, en deuxième lecture ce jeudi, le projet de loi d’avenir pour l’agriculture. L’occasion de mieux protéger les riverains exposés aux pesticides, espère le porte-parole de l’association Générations futures, qui, pétition de 130 000 signataires à l’appui, réclame l’interdiction des pulvérisations le long des écoles comme des habitations.
Pourquoi jugez-vous insuffisantes les mesures restreignant l’usage des pesticides près de lieux sensibles (écoles, hôpitaux, maisons de retraite…) votées le 10 juillet par les députés ?
Pour deux raisons. D’abord, la protection de ces lieux n’est que partielle, car les épandages resteront autorisés dans beaucoup de cas (présence d’une haie, horaires adaptés, buse permettant de mieux orienter les jets…). Sauf que les brouillards de pulvérisations passent au-dessus des haies, y compris celles d’au moins trois mètres de haut. Nous avons beaucoup de photos qui l’attestent. Et que les produits ne disparaissent pas immédiatement : les élèves qui joueront le lendemain au ballon dans la cour de l’école s’en mettront plein les mains. Ensuite, le texte voté par les députés est un premier pas qui reste très insuffisant. Il ne prévoit rien pour protéger les enfants et les femmes enceintes susceptibles d’être exposés chez eux, car habitant en bordure des champs. Il y a là un manque de logique : on protège les enfants à l’école, car on sait que ces produits sont dangereux pour la santé, très bien, mais dans ce cas, pourquoi ne pas le faire vingt-quatre heures sur vingt-quatre et protéger aussi les fœtus, particulièrement à risques ?
Qu’attendez-vous des sénateurs ?
Idéalement, pour protéger les riverains, il f