Menu
Libération
Info Libé

L'Autoroute ferroviaire Atlantique sur une voie de garage

Article réservé aux abonnés
Le régulateur du rail a rendu un avis négatif sur la navette dédiée aux camions entre le Pas de Calais et les Landes
publié le 17 juillet 2014 à 19h44

Le beau projet de Frédéric Cuvillier, le secrétaire d’Etat aux Transports, de faire migrer les camions sur des navettes ferroviaires pour désencombrer les routes d’un trafic polluant, vient de prendre une vraie claque. Dans un avis consultatif rendu mardi, le régulateur du rail, Pierre Cardo, a sévèrement taclé le montage qui lui avait été présenté fin avril par l’Etat pour desservir la façade Atlantique entre le Pas de Calais (Dourges) et les Landes (Tarnos). L’Etat avait signé le 20 mars 2014 un contrat de concession de service public avec VIIA Atlantique, une filiale à 100 % de la SNCF pour exploiter pendant dix-sept ans l’Autoroute ferroviaire Atlantique. Mais ce contrat devait auparavant obtenir le tampon de l’Araf. Il lui a été refusé.

«C'est un contrat complètement déséquilibré pour RFF [Réseau ferré de France, qui gère les infrastructures, ndlr], a déclaré Pierre Cardo à Libération, justifiant le rejet de l'Autoroute. RFF n'a déjà pas assez d'argent pour subventionner le fret ferroviaire, il est très endetté et on veut lui demander de mettre 208 millions d'euros sur cette desserte alors que Bercy réduit aussi ses engagements.» Plus inquiétant encore, selon Cardo, «certains éléments chiffrés mentionnés dans le projet ne sont pas conformes aux données apportées par le CGI (Conseil général aux investissements)». Ils seraient sous-estimés alors que le coût de mise en place de cette desserte se monte déjà à plusieurs centaines de million