Ça ne rigole plus chez Microsoft. PDG du géant du logiciel jusqu'à février, Steve Ballmer était capable d'haranguer ses troupes en mimant King-Kong ou en jouant de la guitare électrique sur scène en hurlant «I love this company». Avec son look austère façon Steve Jobs - crâne rasé et fines lunettes sur silhouette filiforme -, son successeur, Satya Nadella, est moins bonhomme… Et beaucoup plus tranchant.
Aux commandes depuis six mois, ce moine soldat de 46 ans a sorti jeudi son grand couteau de cost-killer pour annoncer un plan de licenciements record dans l’histoire de la compagnie : 18 000 suppressions de postes d’un coup d’un seul. Soit 14% des effectifs, qui ont grimpé à 127 000 salariés avec l’acquisition de Nokia, pour 7,2 milliards de dollars (soit 5,4 milliards d’euros), finalisée le 25 avril.
Doublons. Ceci explique certes cela : Microsoft précise que 12 500 des 18 000 postes éliminés sont liés à l'intégration du fabricant de téléphones portables. Cette chasse aux doublons entre les divisions mobiles de Microsoft et Nokia permettra d'économiser 600 millions de dollars par an. Mais Satya Nadella y voit aussi un moyen de «construire la bonne organisation» pour que Microsoft devienne «plus agile, plus rapide» et bien sûr «plus productif», comme il l'a écrit dans un mail interne plutôt direct.
Salariés virés, traders satisfaits… ainsi va Wall Street : jeudi, à cette annonce, l'action Microsoft grimpai