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reportage

Le bras de fer des métallos sud-africains

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La grève des métallos, qui en est à sa quatrième semaine, succède à un autre mouvement dans les mines de platine, qui a duré cinq mois.
par Patricia Huon, (à Johannesburg)
publié le 22 juillet 2014 à 18h43

Dans un quartier industriel du sud de Johannesburg, entre une station-service et un parking de camions, une trentaine de grévistes écoutent les consignes d’un délégué syndical. Dans la fraîcheur de l’hiver austral, ils entonnent des chants révolutionnaires, barre de fer ou brique à la main, alors que se prépare la tournée matinale.

«Tous les jours, nous passons devant les entreprises de la zone pour nous assurer que les activités n’ont pas repris,

dit Lucas Mokgethi, 60 ans, employé dans une usine qui fabrique des équipements miniers.

Les employeurs envoient des sms pour inciter les ouvriers à retourner au travail. Mais nous ne nous laisserons pas faire. Peu importe combien de temps cela doit durer.»

Le syndicat sud-africain des métallurgistes (Numsa) entame sa quatrième semaine de grève. Une nouvelle offre salariale du patronat a été faite ce mardi et Numsa a jusqu’à la fin de la semaine pour y répondre.

Plusieurs incidents violents et actes de vandalisme ont eu lieu depuis le début de la grève. Mais Numsa, le plus important syndicat sud-africain en nombre d'adhérents, se défend de toute intimidation. «Nous expliquons aux travailleurs qu'il est important que tout le monde soutienne le mouvement, car chacun profitera de ce que nous obtiendrons», dit simplement Wanda Siswana, un des organisateurs des piquets de grève. L'arrêt de travail concerne environ 220 000 employés du secteur de l'acier et des constructions mécaniques et touche plus de 10 000 entrep