MyFerryLink navigue sur une mer très agitée. Au cours d'une conférence de presse mardi, Jacques Gounon, le PDG d'Eurotunnel, a fait part de ses inquiétudes au sujet de l'avenir de sa société de ferries lancée il y a tout juste deux ans. « L'hypothèse la plus vraisemblable pour la fin de l'année est que MyFerryLink soit arrêtée. » En cause : l'Autorité britannique de la concurrence et des marchés (CMA), qui a confirmé le 27 juin sa décision selon laquelle la compagnie devait être indépendante de l'exploitant du tunnel. Dans son avis, elle somme la société de fermer le service de ferry depuis Douvres. Eurotunnel, concessionnaire du tunnel sous la Manche depuis vingt ans, avait racheté SeaFrance, après sa liquidation en 2012. Aujourd'hui, elle est propriétaire des navires mais les loue à une société qui les met en exploitation sous la marque MyFerryLink.
Si la société franco-britannique a «de bonnes chances de gagner» en appel, un problème de calendrier se pose. La décision de justice devrait être rendue après l'échéance de six mois fixée par l'autorité outre-Manche, ce qui obligerait MyFerryLink à cesser son activité en attendant la réponse définitive. Le dirigeant a qualifié cette situation de «drame social» qui, selon lui, «devrait occuper les services de l'Etat comme pour toute cessation d'activité ». La société de ferries compte aujourd'hui quelques 600 salariés, dont 533 en France; ils sont menacés de chômage technique.
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