Après huit mois de travail législatif, plusieurs allers-retours entre les Chambres et quelques polémiques, la loi d'avenir agricole sort du tunnel parlementaire. Réunis en commission mixte paritaire, sénateurs et députés sont tombés d'accord, mercredi, sur une version finale. Retour sur ces arbitrages avec Didier Guillaume, rapporteur PS «pragmatique» du texte au Sénat.
Le ministre de l’Agriculture, Stéphane Le Foll, avait fixé un double objectif à la loi : allier compétitivité et transition écologique. Pari réussi ?
Non seulement la loi répond à ces enjeux, mais elle repense en profondeur le logiciel agricole, en s’appuyant sur deux pieds. D’un côté, la compétitivité, avec l’idée que l’agriculture doit engendrer de l’activité, faire vivre les exploitants et être exportatrice. De l’autre, l’agroécologie, qui doit nous amener vers un développement plus durable. Il n’y a pas d’incompatibilité. Les Groupements d’intérêt économique et environnemental (GIEE) vont dans ce sens. Ces outils collectifs permettront d’être plus efficaces, de diversifier l’agriculture, d’avoir des pratiques plus harmonieuses. Je ne dis pas que c’est la meilleure des lois, mais jamais nous n’étions allés aussi loin.
Que dit en fin de compte la loi sur l’usage des pesticides ?
Des heures de débat ont été nécessaires, mais ce point a été réglé à la quasi-unanimité. La loi permettra un meilleur encadrement, allant jusqu’à interdire l’épandage à proximité des lieux abritant des populations sensibles. Le terme «habitation» a été retiré, puisque nous avons considéré que le droit actuel, et notamment le droit européen, était suffisant. Quant à imposer une distance de 200 mètres, c’était n’importe quoi. Soit une