Quatre juges avec l’écharpe rouge et bleu, deux salariés et deux employeurs déroulent les affaires du jour. En cette mi-juillet, au menu - entre autres - de l’audience du conseil des prud’hommes de Paris, section de l’industrie : un cas de rupture de contrat abusive. Face à eux, un avocat, celui du demandeur. Il s’agit d’un salarié que son employeur a congédié en cochant sur le formulaire destiné à Pôle Emploi : licenciement «autre raison». Puis qu’il a jugé utile de réembaucher deux mois plus tard pour s’en débarrasser de nouveau avant la fin d’un second préavis non conforme à la convention collective. Son avocat réclame dommages et intérêts et rattrapages de salaires.
La présidente demande des éclaircissements sur le récit du conflit du travail qui vient de lui être brossé par la plaidoirie, et entend également les arguments de l’autre partie. Les juges ont prévu de rendre leur jugement dans la soirée. Un face-à-face comme il en existe partout dans les 210 conseils de prud’hommes de France. Une juridiction doublement séculaire dont le mode de désignation va être réformé par le gouvernement, une justice de proximité qu’un tout récent rapport préconise d’améliorer pour remédier à ses dysfonctionnements.
Fini les élections prud’homales
«Petite information statistique : 80% des Français savent à quoi servent les prud'hommes, souligne Bernard Augier, de la CGT. C'est la première juridiction à remporter un tel pourcentage.» Ce