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Libération
Récit

Banco Espirito Santo : au nom du pire pour le Portugal

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Plombée par ses dettes et inquiétée par la justice, la première banque du pays a de quoi ébranler une économie à peine sortie de la tutelle de la troïka.
par Diane Cambon, Intérim à Madrid
publié le 24 juillet 2014 à 19h46

Un soubresaut au sein du système bancaire et toute l’économie portugaise tremble. Les difficultés économiques de la première banque cotée du Portugal, Banco Espirito Santo (BES), dont la principale holding, Espirito Santo International (ESI), a été placée en redressement judiciaire, risquent d’ébranler la fragile économie portugaise alors que le pays sort tout juste de trois ans de tutelle internationale. Déjà délicate, la situation s’est corsée un peu plus jeudi avec la détention du patriarche de la famille, Ricardo Salgado, 70 ans.

Onde de choc. Celui que l'on appelle le Rockefeller portugais doit être interrogé dans le cadre d'une vaste affaire de blanchiment d'argent tandis que plusieurs perquisitions ont eu lieu dans différentes entités du groupe. Fin mai, cet homme à poigne qui a dirigé les affaires de la banque durant vingt-deux ans avait déjà été contraint de s'écarter de la direction suite au scandale financier qui touche la holding ESI. L'onde de choc de cette crise pourrait bien avoir des conséquences désastreuses pour l'économie du pays. Même le président de la République, Aníbal Cavaco Silva, n'a pas caché son inquiétude : «Il existe un risque de contagion sur l'économie réelle. Si les détenteurs de titres du groupe subissent des pertes importantes, ils pourraient reporter des investissements, voire être confrontés à de fortes difficultés.»

Avec un déficit public de 5,5% du PIB à la fin 2013 et un chômage à 15,6%, le