Menu
Libération
Interview

«La fiscalité écologique n’est pas plus punitive que celle du travail»

Article réservé aux abonnés
Le député PS Jean-Paul Chanteguet défend, à l’inverse de Ségolène Royal, une vraie contribution climat énergie :
Jean-Paul Chanteguet, élu de l'Indre, en février 2013 à Paris. (Photo Jacques Demarthon. AFP)
publié le 24 juillet 2014 à 19h06

Jean-Paul Chanteguet, député PS de l'Indre, préside la commission du développement durable de l'Assemblée nationale. Il alerte sur «l'absolue nécessité» de prévoir dans le projet de loi de finances préparé cet été pour la rentrée une vraie contribution climat énergie (CCE, sorte de «taxe carbone») et de mettre fin à l'avantage fiscal dont bénéficie le diesel sur l'essence, le tout assorti de mesures d'accompagnement pour les ménages les plus modestes.

Pourquoi souhaitez-vous attirer l’attention sur ce sujet aujourd’hui ?

Je m'inquiète, car la ministre de l'Ecologie et de l'Energie, Ségolène Royal, risque de s'opposer à la hausse du prix de la tonne de carbone tel que cela avait été prévu dans la loi de finances 2014. Celle-ci avait intégré une composante carbone dans la fiscalité sur les énergies fossiles, conformément aux propositions de l'économiste Christian de Perthuis, président du Comité pour la fiscalité écologique. Concrètement, la CCE est entrée en vigueur le 1er avril pour les ménages, avec un prix de la tonne de carbone fixé à 7 euros, ce qui est assez bas et indolore. Dans un document budgétaire accompagnant la loi de finances 2014, il avait été indiqué que ce prix augmenterait par la suite, à 14,50 euros en 2015 et 22 euros en 2016. J'espère que ces engagements seront tenus et prévus dans la loi de finances 2015. C'est urgent et absolument nécessaire. En plus d'inciter aux changements de comportements permettant de préserver la qualité de l'air, le climat et notre santé, cela représenterait des recettes fiscales