«Un site mal entretenu.» Quatre ans après sa fermeture, voilà ce qu'il subsiste de l'usine Philips à Dreux (Eure-et-Loire). C'est du moins l'avis de Patricia Coupel, ex-salariée de 51 ans, dont vingt-neuf passés à assembler des téléviseurs. De quoi faire «mal au cœur». Du groupe électronique néerlandais, parti en 2010 après avoir abandonné tous ses sites drouais, plus aucune trace. Coincé en bordure de cette zone industrielle aujourd'hui occupée par de nouvelles entreprises, l'ancien bureau CGT, envahi par la «forêt vierge», fait figure de vestige. Face à ce dernier bastion où seuls ont survécu un mégaphone et un cri gravé sur le mur, «Résistance», «vive les Philips», l'ex-déléguée syndicale se souvient de la lutte des salariés. Puis de leur départ, une télévision et un chèque de 65 000 euros en moyenne sous le bras. Plus de 200 licenciés, des femmes surtout, venus s'ajouter à la longue liste des victimes de la crise dans la région.
A petit feu. Cinq ans plus tôt, leurs collègues hommes, ceux de la production de tubes cathodiques, à une poignée de kilomètres, s'étaient aussi retrouvés sur le carreau, sacrifiés avec leur usine. De quoi finir de déshabiller ce territoire industriel déjà affaibli par le départ de Renault et la mort à petit feu de l'automobile. «Au total, le territoire a perdu 5 000 emplois industriels depuis 2000», note Axelle Champagne, directrice du développement économique de l'agglomér