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Décryptage

Le «jour de libération fiscale», un concept à la com

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Célébrée par les antifiscalistes, cette date, dont le calcul n'est pas sans biais, est un outil plus idéologique que scientifique.
Des euros sur un avis d'imposition (Photo Joel Saget. AFP)
publié le 28 juillet 2014 à 12h34

Chaque année, à l’été, c’est la même plaisanterie : émus et solennels, les antifiscalistes de tous poils célèbrent le «jour de libération fiscale». En 2014, l’événement tombe ce lundi. L’occasion de faire le point sur un indicateur plus idéologique que scientifique.

De quoi s’agit-il ?

Le «jour de libération fiscale» est censé être la date à partir de laquelle les contribuables travaillent «pour eux» et non plus pour l'Etat. On le détermine souvent en calculant le taux de prélèvements «subi» par les salariés et en le rapportant aux 365 jours de l'année. La date peut ainsi évoluer en fonction de l'évolution de la fiscalité. Ainsi, selon une étude de l'institut économique Molinari, en 2014, «le salarié moyen français travaillera jusqu'au 28 juillet pour financer les dépenses publiques, soit deux jours de plus que l'an passé».

Le concept n'est pas nouveau, ni propre à la France. Selon l'organisation américaine Tax Foundation, il a été créé en 1948 par l'homme d'affaires Dallas Hostetler. En 1980, dans son ouvrage La liberté du choix, l'économiste libéral Milton Friedman proposait de faire de ce jour une «nouvelle fête nationale» - «le jour de l'année où nous […] commencerions à payer les biens que nous choisissons», par opposition à des dépenses publiques jugées arbitraires.  Selon l'institut Molinari, la Belgique est le pays européen où cette date es