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Ioukos : 37 milliards sur les épaules du contribuable russe

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Condamné pour manipulations fiscales dans le démantèlement de la compagnie pétrolière, Moscou argue de l’incompétence de la Cour permanente d’arbitrage de La Haye.
Mikhaïl Khodorkovski à Berlin, au lendemain de sa libération, le 22 décembre. (Photo Thomas Peter. Reuters)
publié le 29 juillet 2014 à 19h46
(mis à jour le 29 juillet 2014 à 19h46)

L’amende est historique. Sur ordre de la Cour permanente d’arbitrage de La Haye, la Russie va devoir verser plus de 37 milliards d’euros de dédommagements aux anciens actionnaires de la compagnie pétrolière Ioukos, appartenant jadis à l’oligarque déchu Mikhaïl Khodorkovski. Neuf ans après le dépôt de la plainte, en 2005, des représentants de la holding GML, actionnaire majoritaire, et d’un fonds de pension des ex-salariés de Ioukos - qui n’existe plus -, la Cour d’arbitrage a reconnu que les autorités russes avaient manipulé le droit fiscal pour démanteler l’empire pétrolier de Khodorkovski et se l’approprier. Le principal bénéficiaire de cette faillite a été la compagnie Rosneft, dirigée par Igor Setchine, un proche de Vladimir Poutine. De moyenne, l’entreprise publique russe est devenue rapidement l’un des premiers producteurs mondiaux de pétrole.

Selon les plaignants, les enchères avaient été truquées. Ce que nient évidemment les représentants de Rosneft : l'achat des actifs, à l'époque, avait été «tout à fait légitime et conforme à la législation». Mikhaïl Khodorkovski, l'homme le plus riche de Russie, s'était quant à lui retrouvé derrière les barreaux à l'issue d'un procès considéré comme un règlement de comptes, validé, sinon initié, par Vladimir Poutine pour contrer les ambitions politiques de l'oligarque.

«Coffres». Libéré huit mois avant la fin de sa peine, en décembre, sur ordre direct du chef du Kremlin, Khodorkovski a