Même en troisième page du communiqué de presse annonçant les résultats semestriels d’Airbus Group (ex-EADS), la nouvelle n’est pas passée inaperçue. Le groupe d’aéronautique franco-germanique étudie la cession de sa participation de 46,32% dans l’avionneur Dassault Aviation, jugée non stratégique. Le PDG d’Airbus Group, Tom Enders, a précisé que «différentes solutions» étaient examinées.
Cette participation, désormais jugée obsolète, remonte à l’époque où l’Etat français gérait la Société nationale industrielle aérospatiale, présidée par Jacques Mitterrand. Avec 50,55% des parts, la famille Dassault détient la majorité des actions et, surtout, le pouvoir de décision. Airbus Group, malgré sa participation, n’a aucun regard décisionnel sur le constructeur des avions de combat Rafale et des jets d’affaires Falcon. La cession de cette participation était par ailleurs vivement réclamée depuis un an par l’un des actionnaires minoritaires, le fonds activiste TCI.
Le coût total de l'opération est valorisé à environ 5 milliards d'euros. Qui pourrait donc racheter ce lot à prix d'or ? La famille Dassault, déjà maître à bord, n'aurait pas grand-chose à y gagner. Le porte-parole de Dassault Aviation, qui a confirmé être au courant des velléités d'Airbus Group, n'a commenté qu'un lapidaire : «Nous verrons au moment venu.»
En théorie, l’autre candidat pourrait être l’Etat. L’avionneur reste un fournisseur de matériel militaire stratégique : ses Rafale e