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Les fonds vautours, rapaces attirés par les pays en difficulté

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Une cinquantaine de fonds spéculatifs profitent de la dette d’Etats fragiles, comme en Argentine.
«Vautours, quittez l'Argentine». A New York, un manifestant brandit des pancartes pour dénoncer l'action des fonds vautours. (© Carlo Allegri / Reuters)
publié le 30 juillet 2014 à 20h06
(mis à jour le 2 août 2014 à 14h03)

Actualisation : samedi, aucun accord n'était encore trouvé entre l'Argentine et les fonds qui possèdent sa dette.

Difficile de ne pas y voir une similitude. Comme les vautours ou les hyènes, ils attendent patiemment avant d'attaquer. Eux ? Ce sont les fonds spéculatifs. Ils se nomment Debt Advisory International, FG Hemisphere, Kensington International, Dart Management… Ou encore Elliott Management, Aurelius, ces deux fonds que les Argentins qualifient sans équivoque de «charognards» ; des francs-tireurs de la finance capables de faire vaciller leur pays. Défaut financier ou pas ? Les Argentins connaîtront ce jeudi comment s'est terminée l'incroyable bataille qui les oppose au fonds Elliott Management. Ce dernier, flanqué d'Aurelius, exige du gouvernement de Cristina Kirchner le remboursement d'une dette publique de 1,3 milliard de dollars (972 millions d'euros), remboursement qui, par un mécanisme de dominos, pourrait plonger le pays dans l'abîme.

Des fonds comme Elliott, le monde en compterait une cinquantaine, estiment la plupart des experts. Mais l’opacité étant de mise, le conditionnel reste de rigueur. Une vingtaine sont recensés rien qu’aux Etats-Unis. Bien planqués dans l’Etat du Delaware, ce trou noir de la finance dans lequel les multinationales font échapper à l’impôt une partie de leurs profits. Les autres fonds vautours sont souvent de belles plaques dorées aux pieds d’immeubles situés dans les paradis fiscaux des îles Vierges britanniques, des lieux gar