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Libération

L’Argentine mise en défaut par les vautours

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Le gouvernement n’a pas trouvé d’accord avec deux de ses créanciers récalcitrants. Le pays connaît son second incident de paiement, après la faillite de l’Etat en 2001.
Le ministre argentin de l'Economie Axel Kicillof, à New York le 20 juillet. (Photo Carlo Allegri. Reuters)
par Mathilde Guillaume, Correspondante à Buenos-Aires
publié le 31 juillet 2014 à 20h06

«Vous savez, des crises, des défauts de paiement et des grosses manchettes de journaux qui annoncent un désastre financier imminent, on en a connu d'autres», s'amuse Miguel en contemplant les unes de jeudi matin bien alignées dans son kiosque à journaux. Il aspire une longue gorgée de maté et sourit en ouvrant le quotidien La Nación d'un geste sec, auquel quarante ans de métier ont donné une précision chirurgicale. «Non, ce n'est précisément pas notre première valse.» En une du journal : l'annonce que l'Argentine est de nouveau en «défaut de paiement», à la suite de l'échec des négociations, quelques heures plus tôt, entre l'Etat et les fonds vautours (lire ci-contre). Une nouvelle audience est néanmoins prévue ce vendredi à New York, à 11 heures (heure locale), convoquée par le juge fédéral américain Thomas Griesa. Par ailleurs, plusieurs banques, dont l'établissement américain JP Morgan, ont entrepris de négocier, jeudi, avec les deux fonds spéculatifs en question afin de trouver une solution satisfaisante pour toutes les parties.

bATAILLE. Drôle de pays que l'Argentine et ses Argentins si rompus aux frasques d'une économie capricieuse et aux louvoiements de ses politiques qu'ils ont appris à deviser sur le «risque pays» ou le niveau des réserves en devises de leur banque centrale avec autant d'aisance que s'il s'agissait de la météo. Et savent rester flegmatiques en toutes circonstances (ou presque).