C’est un nouveau tribut macabre à la course chinoise à la productivité dans des conditions de sécurité hyperprécaires. Samedi, au moins 71 ouvriers d’une usine de métaux de Kunshan (à 75 kilomètres de Shanghaï), l’ont payé de leur vie, 200 autres étant blessés, la plupart gravement brûlés. La déflagration dans l’usine Zhongrong, spécialisée dans la préparation de roues en aluminium pour des constructeurs automobiles, aurait été provoquée par la combustion de la poussière produite lors des opérations de polissage d’enjoliveurs. Elle a fait se détacher les revêtements de métal des façades. Et a dévasté jusqu’à la guérite des gardiens, à 500 mètres de l’impact.
Masques. Des premiers témoignages, recueillis par les médias Chine Nouvelle et CCTV, racontent des conditions de travail dantesques dans cette usine lancée en 1998 par une société taïwanaise. Avec des masques et des gants pour seule protection, les 400 ouvriers y œuvraient dans un environnement délabré. L'usine devait avoir recours chaque jour à une vingtaine de nouveaux travailleurs sans qualification. «Il y avait des inspections, mais dès qu'elles étaient terminées, plus personne ne prêtait attention aux règles de sécurité», a témoigné un ouvrier du site.
Selon l'ONG China Labor Watch, installée à New York, «des mesures comme des systèmes de ventilation adéquats auraient dû empêcher l'accumulation de particules de poussière [de métal]. Cette tragédie résulte d'un laxism