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Analyse

Banque Espirito Santo : après le remède, la contagion ?

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Le plus grand établissement financier privé portugais est sauvé. Mais l’incertitude demeure sur les risques encourus par d’autres banques.
Francisco Proenca de Carvalho, l'avocat de l'ancien dirigeant de la banque portugaise Espirito Santo, Ricardo Salgado, mis en examen pour "fraude", à la sortie du tribunal de Lisbonne (Portugal) le 24 juillet 2014 (Photo Patricia de Melo Moreira. AFP)
par Luc Peillon et Diane Cambon, Correspondance à Madrid
publié le 4 août 2014 à 19h56

Le gouvernement portugais semble avoir réussi à stopper l'onde de choc provoquée par la dégringolade de la première banque du pays, Banco Espirito Santo (BES), au bord du défaut de paiement. Après un mois d'hésitation, l'Etat a finalement opté pour le sauvetage, en renflouant la BES à hauteur de 4,4 milliards d'euros. «Il était urgent d'adopter une solution pour garantir la protection des dépôts», a reconnu, dimanche soir, le gouverneur de la Banque du Portugal, Carlos Costa. Après avoir publié une perte semestrielle record de 3,57 milliards d'euros, «Banco Espirito Santo présentait un risque de cessation de paiement qui aurait mis en danger le système financier national».

La banque est désormais scindée en deux entités distinctes. D’un côté, les actifs toxiques, dont les titres de dette à haut risque de la famille Espirito Santo, cantonnés à une «bad bank» qui restera entre les mains des actuels actionnaires, lesquels devront assumer les pertes. De l’autre côté, une nouvelle banque, baptisée Novo Banco, qui regroupe les actifs sans risque et sera contrôlée par le Fonds de résolution des banques portugaises.

«Tutelle». Ce plan, qui doit permettre de parer le risque de contagion à l'ensemble du secteur financier portugais, voire européen, sera-t-il suffisant ? «Nous avons une économie encore très fragile, qui va avoir du mal à digérer l'affaire BES. Notre pays sort à peine de la tutelle européenne, et malgré les mesure