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Libération

L’Europe a déjà le pied dans la porte

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publié le 5 août 2014 à 19h56
(mis à jour le 5 août 2014 à 19h56)

L'Union européenne n'y croyait plus. Pourtant, après quatorze ans de négociation, un premier accord de partenariat économique (APE) pourrait voir le jour sur le sol africain, entre l'Afrique de l'Ouest et l'Europe. La (bonne) nouvelle (pour la Commission européenne) est venue d'Accra, au Ghana, où les 15 chefs d'Etat de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) plus la Mauritanie ont validé un projet d'accord, le 10 juillet. Là-bas, comme dans les cinq autres grandes régions africaines, ces partenariats commerciaux avec l'UE discutés depuis 2000 peinent à convaincre. Leur but : développer le libre-échange entre les parties. «Un Tafta, ce grand marché transatlantique entre l'UE et les Etats-Unis, en pire», fustige l'économiste Jean Gadrey.

De tels textes existent depuis de nombreuses années, permettant à l'heure actuelle à 97% des exportations des pays Afrique-Caraïbes-Pacifique (ACP) d'entrer dans l'UE en franchise de droits, c'est-à-dire sans payer de taxes. Mais ces mécanismes, hérités de la première Convention de Lomé, en 1975, ont été jugés inefficaces - de 1975 à 2006, la part des ACP dans les importations de l'UE est passée de 7% à 2,9% - et surtout peu compatibles avec les règles de l'OMC. L'UE a décidé de les faire disparaître au 1er octobre 2014.

«Frein». Place donc aux APE. Ces derniers vont changer la donne. Les pays européens s'engagent certes à ouvrir leur marché à 100%, mais les pays