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Passage avide sur les marchés africains

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Alors qu’Obama organise un «business forum» avec les chefs d’Etat du continent, l’UE doit signer un accord de libre-échange avec la Cédéao.
publié le 5 août 2014 à 19h56

L'Afrique suscite des appétits multipolaires : les investissements directs étrangers y ont atteint en 2013 un record de 57 milliards de dollars (43 milliards d'euros). Cela ne pèse certes que 3,9% du total mondial, mais, en dix ans, les échanges du continent avec l'Europe ont doublé, pour atteindre 200 milliards de dollars. Dans le même temps et pour le même volume, ils ont été multipliés par vingt avec la Chine. Les échanges n'ont baissé qu'avec… les Etats-Unis. D'où l'opération séduction à la Maison Blanche et la course aux accords de libre-échange inégalitaires à laquelle se livrent Européens et Américains(lire ci-dessous). Le premier sommet Afrique-Etats-Unis sur le continent américain, qui se termine ce mercredi à Washington, devrait ainsi déboucher sur 14 milliards d'investissements américains sur le continent.

Manne. Avec son tramway qui pousse à vitesse grand V, Addis-Abeba, la capitale éthiopienne, tient du gigantesque chantier à ciel ouvert - made in China. Pékin y construit aussi le plus grand barrage d'Afrique, mais également routes, hôpitaux, stades, approvisionnement en eau, électricité… L'expansionnisme chinois fait parfois grincer des dents, et a poussé le Premier ministre chinois, Li Keqiang, en visite à Addis-Abeba début mai, à réfuter tout «néocolonialisme chinois en Afrique». Convoquant même un proverbe africain pour l'occasion : «Tout seul, on va plus vite. Ensemble, on va plus loin.»

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