Les professions protégées ont du plomb dans l'aile. Pour «restituer» pas moins de 6 milliards d'euros de pouvoir d'achat aux ménages, le ministre de l'Economie, Arnaud Montebourg, a élaboré un plan précis : s'attaquer aux métiers dits «réglementés» en les ouvrant à la concurrence. Le 10 juillet, le patron de Bercy a annoncé un projet de loi pour la rentrée, visant à «redresser l'économie française». Et compte, pour ce faire, s'inspirer d'un rapport confidentiel de l'Inspection générale des finances (IGF), le corps d'élite des hauts fonctionnaires, remis en mars 2013 à son prédécesseur, Pierre Moscovici.
Le document, qui a fuité dans différents médias depuis le début de l'été, pointe du doigt une quarantaine de professions qui, sans justification économique, bénéficient d'une «rentabilité» plus de deux fois supérieure aux autres. L'ouverture à la concurrence doit permettre, théoriquement, de faire baisser les prix, de redonner du pouvoir d'achat aux consommateurs, et donc, in fine, de pousser la croissance. Mais aussi, selon les calculs de l'IGF, de créer quelque 120 000 emplois supplémentaires en cinq ans. Sauf que les corporations visées n'ont pas dit leur dernier mot (lire pages 4 et 5). Explications sur une offensive gouvernementale contre des professions très organisées.
Qu’est-ce qu’une profession réglementée ?
Notaires, huissiers, pharmaciens, architectes, mais aussi plombiers ou serruriers : ces pr