Les professions réglementées ont survécu à tout, à la Révolution française, aux Trente Glorieuses, à Nicolas Sarkozy et même à Jacques Attali. Maintenant leurs monopoles et leurs privilèges à travers les siècles et les changements de régime. Arnaud Montebourg, le fringant ministre de l’Economie en mal de succès, aura-t-il raison de cette singularité française ?
La question est si bouillonnante qu'un rapport, le énième sur ces métiers de rente, rédigé par la très rebelle Inspection générale des finances, n'a toujours pas été rendu public. Seul un résumé circule sur le Net comme un samizdat. Il faut le lire. Les hauts fonctionnaires dressent un tableau accablant de 37 professions (pharmaciens, huissiers, notaires, greffiers notamment) aux profits sans rapport avec leur activité, compétences ou esprit d'entreprendre. Comme le dit le rapport, «leur niveau élevé de rentabilité ne trouve pas d'autre explication que la réglementation en vigueur».
Selon l’IGF, le revenu net mensuel de huit professions dépasse les 10 000 euros. Ces abus n’ont pas empêché toutes ces professions mises en cause, aussitôt connus les projets de Montebourg, de défendre avec une belle mauvaise foi leurs apanages. Aucune n’a dit vouloir réformer ses pratiques, ou discuter de ses prébendes. Les lobbys sont à l’œuvre, mobilisant leurs ministres de tutelle et tous leurs réseaux politiq