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Libération

Fonds vautours : l’Argentine à la relance

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Dette . Le juge américain Thomas Griesea menace de poursuivre Buenos Aires pour «outrage».
publié le 10 août 2014 à 19h56

Question : qui connaît Thomas Griesa ? Réponse : une poignée de juristes en France. Et un cercle un peu plus large aux Etats-Unis : après tout, ce juge du district fédéral a été nommé par Richard Nixon en 1972. En Argentine, Griesa est carrément une célébrité, tendance épouvantail. C’est lui qui, depuis une décennie, se trouve au cœur de la mêlée qui oppose les «fonds vautours» à Buenos Aires. Lui qui bloque depuis le 26 juin le versement par la Banque centrale d’Argentine de 539 millions de dollars (402 millions d’euros) à la Bank of New York, une échéance de dette à des créanciers qui avaient accepté une forte décote sur leurs titres lors d’un accord en 2001.

Lui qui veut d’abord obliger l’Argentine à payer 1,3 milliard à des fonds spéculatifs qui avaient refusé tout deal et ont obtenu gain de cause devant la justice américaine, avant que Buenos Aires poursuive les remboursements de sa dette. Et qui, du coup, donne aux agences de notation l’occasion de décréter que le pays sud-américain se trouve à nouveau en défaut de paiement partiel.

Alors, forcément, les médias se sont penchés sur son cas. Ils racontent ainsi qu'il avait donné raison en 1975 à un certain John Lennon. L'ex-Beatles poursuivait son producteur qui avait sorti un album sans son aval. Le magistrat avait alors 45 ans. Thomas Griesa en a désormais 84. Depuis samedi, il menace de poursuivre l'Argentine pour «outrage» si elle continue à diffuser des informations «fausses et trompeuses».

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