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Libération
Reportage

A Gad, «on garde toujours un espoir»

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Après l’abattoir du Finistère, les 1 000 salariés du site de Josselin, dans le Morbihan, sont à leur tour menacés.
Lundi, à l'usine Gad de Josselin (Morbihan). (Photo Isabelle Rimbert pour Libération)
publié le 11 août 2014 à 20h16

«Cela fait dix-neuf ans que je suis ici et que j'entends dire que ça doit fermer. Mais cette fois, si on ne trouve pas un repreneur, ça semble plus sérieux qu'avant.» A l'heure de la pause cigarette sur le site de l'abattoir Gad à Josselin (Morbihan), André, 43 ans et père de trois jeunes enfants, ne se montre guère optimiste. Près de lui, un jeune homme vêtu de noir se veut encore plus lapidaire : «Ça craint !» lâche-t-il, avant d'écraser son mégot et de retourner à son poste.

Découpe. Après une brève et relative période d'accalmie, un fort avis de gros temps est revenu planer sur l'agroalimentaire breton. Avec, cette fois, l'abattoir de porcs Gad en première ligne. La direction a annoncé la semaine dernière son intention de demander fin août au tribunal de commerce de Rennes une liquidation judiciaire qui, sauf à trouver un repreneur, pourrait se traduire par une fermeture pure et simple de l'usine et envoyer quelque mille salariés sur le carreau.

Lundi matin, aux abords du site, le va-et-vient des camions acheminant les cochons vers les chaînes d'abattage et de découpe avait toutefois repris comme si de rien n'était, masquant l'inquiétude des salariés. «Tout le monde se demande ce qu'on va devenir», résume un chauffeur. Les problèmes de Gad, filiale du groupe légumier Cecab depuis 2008, ne datent pas d'aujourd'hui. Accumulant les dettes et un passif qui avoisinerait les 50 millions d'euros sur dix ans, l'entre