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Analyse

Politique de l’offre : pourquoi ça coince

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Le Président a tout misé sur la relance de l’investissement des entreprises, qui n’a toujours pas eu lieu, et négligé la demande. Peut-être la plus grosse erreur de son quinquennat.
François Hollande et Manuel Valls mettent en scène leur séance de travail du 15 août au Fort de Brégançon. (Photo AFP. Bertrand Langlois.)
publié le 17 août 2014 à 19h26

Insaisissable reprise. Cinq ans après la récession de 2009, deux ans après l’arrivée de la gauche au pouvoir, l’économie française ne redémarre toujours pas. Selon les chiffres publiés jeudi par l’Insee, l’activité a encore fait du surplace au deuxième trimestre, après avoir déjà stagné en début d’année. Autrement dit, sur les six premiers mois de l’année, le PIB de la France n’a pas progressé d’un iota. Et les prévisions pour les six prochains mois ne sont pas plus reluisantes, poussant le gouvernement à diviser par deux (à 0,5%) sa prévision de croissance pour 2014.

«Hors de question de changer de politique» pour autant, estime le Premier ministre, Manuel Valls, dans le Journal du dimanche. Il faut restaurer les marges des entreprises, jugées trop basses, afin de renforcer leurs capacités d'investissement. Et poursuivre le programme d'économies dans les dépenses publiques. Une position réaffirmée dans nos colonnes par le ministre des Finances, Michel Sapin (lire page 4), qui demande du temps avant de pouvoir observer les premiers résultats.

Problème: c'est désormais la déflation qui guette la France et l'Union européenne, ce cercle vicieux provoqué par un recul des prix entraînant, à terme, un report des achats et donc une baisse de la production. Avec sa kyrielle de conséquences désormais familières aux Français : poursuite de la hausse du chômage, dérapage des déficits publics par rapport aux objectifs bruxellois, ralentissement du pouvoir d'acha