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Interview

Qu'avez-vous fait du CICE? «Nous développons nos usines à l’étranger, notamment outre-Rhin»

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Elizabeth Ducottet PDG de Thuasne, fabricant de matériel médical,
publié le 17 août 2014 à 19h26

«Le CICE est une bonne mesure en soi. Dans le contexte actuel, une aide est toujours bonne à prendre. Dans le cas de mon entreprise, la priorité sera donnée à l’investissement. Cependant, le CICE ne devrait représenter que 10% de nos investissements globaux. Nous pourrons alors continuer notre développement à l’international, notamment dans nos usines implantées dans les pays européens comme l’Allemagne. Mais il est clair que cela ne va pas redonner une forte puissance aux entreprises comme la nôtre, qui comprend plus de 1 500 salariés.

«Cette mesure favorise certaines entreprises, en facilitant le maintien et le développement d’emplois peu formés et dont les salaires sont relativement bas. En revanche, il devrait y avoir peu d’impact pour certaines branches de l’industrie qui emploient des salariés très spécialisés. Un exemple très simple : dans mon entreprise, les techniciens touchent environ 2 000 euros par mois. Ils bénéficieront donc du CICE. Mais les ingénieurs, les techniciens spécialisés ou encore les marketeurs, qui disposent d’une expertise rare et apportent une véritable valeur ajoutée, ne feront pas baisser les charges puisqu’ils ne sont pas compris dans l’assiette du crédit d’impôt, leurs salaires dépassant le plafond de 2,5 Smic.

«Cette aide n’est qu’un remède partiel qui cache la prise en compte d’un réel problème : celui de la fiscalité en France. Car le CICE ne règle pas le niveau d’imposition, qui ne cesse d’augmenter depuis trois ans. D’autant que nous somme