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Interview

Qu'avez-vous fait du CICE? «On a répercuté cette baisse sur nos prix, pour gagner en compétitivité»

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Jean-Yves Lambert Patron d'Elbi, fabricant de vis à billes
publié le 17 août 2014 à 19h26

«J'ai bénéficié du CICE l'an dernier, pour 12 000 euros. Cela concerne une dizaine de mes employés, les cinq autres étant payés au-delà du seuil de 2,5 Smic [au-delà duquel le CICE ne s'applique pas, ndlr].

«C’est compliqué de savoir exactement ce que l’on en fait. Une entreprise ne dit pas : "ce que je gagne là, je le réinvestis là". Je sais qu’on pouvait demander des préfinancements, mais je ne l’ai pas fait. Il y avait beaucoup de dossiers à remplir, et on ne pouvait se faire financer que 80% du montant total, avec des frais en plus, le tout pour des sommes pas très importantes…

«Notre masse salariale a diminué de 4% avec le CICE. On a répercuté cette baisse sur nos prix. Car quand on calcule le coût de revient d’un produit, on inclut la masse salariale. Si elle diminue de 4%, on peut baisser nos prix, et être plus compétitif. Cela nous permet de conserver nos parts de marché. On doit faire face à la concurrence, notamment des industries espagnoles, où la main-d’œuvre est moins chère. On essaye d’être plus présent à l’international. Je suis allé en Inde récemment pour démarcher. Je n’aurais peut-être pas pu sans le CICE.

«Cette mesure, c'est un début, une prise en compte du fait que la richesse vient aussi des entreprises. Elle crée un environnement un peu plus favorable pour les boîtes comme la nôtre, même si c'est encore insuffisant. Surtout que dans le secteur industriel, l'activité est très liée aux investissements. S'il n'y a pas de croissance, nos acheteurs, d