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Analyse

Les nouveaux horizons de l’association alter

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Fondée en 1998, Attac a surmonté sa crise de gouvernance et s’ouvre à de nouveaux combats.
publié le 18 août 2014 à 20h16

Attac contre-attaque. Et aborde, à 16 ans, la phase trois de son existence avec modestie, mais une ambition retrouvée. Que l'économiste Gustave Massiah, auteur de Une stratégie altermondialiste (La découverte), résume ainsi : «Tenter de faire le lien entre les mouvements traditionnels de résistance au capitalisme et les nouveaux mouvements et nouvelles formes de contestation.» L'association navigue autour des 10 000 adhérents, après avoir tutoyé les 30 000 militants, puis perdu plus des deux tiers de ses forces vives.

Attac a bien failli imploser en 2005, en raison de manips de substances chimiques (bureaucratie pyramidale, fonctionnement stalinien d'une poignée de dirigeants) étrangère à son ADN : un jumelage de cultures (ré)novatrices. «On a réinventé notre modèle et nos débats : les adhérents et les collectifs ont désormais plus de poids que le bureau ou les fondateurs», rappelle Nicolas Haeringer (lire ci-contre), coprésident du conseil scientifique et fin connaisseur des mouvements sociaux. Surtout, désormais, Attac ne fait plus de distinction entre ses slogans et ses pratiques. «Difficile de prétendre faire de la politique autrement et ne pas l'appliquer en interne», ajoute Nicolas Haeringer.

Paradis. Condition nécessaire, mais pas suffisante. Car un autre effet ciseau, externe, est aussi venu contrarier le rebond d'Attac. Plus que d'autres mouvements, l'association s'est fait vampiriser au début d