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L’humanité explose son «budget écolo» 2014

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Terre. Huit mois ont suffi pour consommer l’équivalent des ressources produites par la planète en un an.
Une zone de l'île de Sumatra, le 16 octobre 2010 (à gauche), et le 3 mai 2012. (Photo Romeo Gacad. AFP)
publié le 19 août 2014 à 19h46

Il y a des fêtes sans date fixe. C'est le cas du «jour du dépassement», triste célébration qui marque chaque année le passage en déficit environnemental mondial. Pour 2014, le couperet est tombé le mardi 19 août. Il n'aura donc fallu que huit mois, deux cent trente et un jours, à la planète pour épuiser l'équivalent des ressources naturelles qu'elle peut produire en un an, sans compromettre leur renouvellement. Depuis, la population mondiale vit au-dessus de ses moyens écologiques et doit finir l'année «à crédit», estime l'association Footprint Network, qui calcule chaque année cette date symbolique. Et après ? «Notre consommation résultera en un déficit écologique croissant qui puisera dans les stocks de ressources naturelles et augmentera l'accumulation du CO2 dans l'atmosphère», explique l'ONG américaine.

«Surexploités». Le calcul est basé sur la consommation de matières premières agricoles, des produits issus de la mer et de la forêt, ainsi que la capacité de la planète à absorber le CO2 et les déchets produits. «Les ressources halieutiques illustrent bien ce qui se passe, explique à Libération Diane Simiu, directrice des programmes de conservation du WWF France. La pêche mondiale n'est pas durable. Elle dépasse largement la capacité des poissons à se renouveler. Les bateaux vont de plus en plus loin et pêchent des poissons de plus en plus petits qui n'ont pas le temps de s