Les tas de poubelles occupent les rues, les terrains vagues, les bords des routes. Ils se consument par endroits, ou crament carrément, dégageant une épaisse fumée puante. «On n'a pas d'autre choix que de les brûler, sinon c'est le choléra, peste un habitant. C'est une catastrophe !» A Houmt Souk, chef-lieu de l'île de Djerba, les stigmates de la deuxième «crise des déchets», comme on l'appelle, sont encore visibles en cette mi-août. Pourtant, les éboueurs ont un peu repris le travail. Mais il faut du temps avant que les tonnes d'ordures accumulées dans les rues depuis fin juin ne soient liquidées. Haut lieu du tourisme de masse développé par la Tunisie, «Djerba la douce» ne sait plus où mettre ses poubelles depuis que l'unique décharge contrôlée de l'île a fermé en octobre 2012. Situé à Guellala, le dépotoir, mal géré, générait de graves nuisances.
Compostage. Après la révolution, les habitants de cette petite ville à l'écart de la zone hôtelière manifestent leur ras-le-bol. Fatigués des promesses, ils finissent par bloquer le site. Brutalement dispersé par la police, le sit-in vire à l'émeute et la décharge est fermée, sans alternative. Les poubelles ne sont plus ramassées : c'est la première crise. Dans l'urgence, les communes dégotent chacune leur dépotoir anarchique, de grandes fosses creusées dans la terre, en attendant une solution durable.
A Houmt Souk, le conseil municipal - des personnalités de la société civile nommées