Après trois ans d'enquête et autant d'interrogatoire, Christine Lagarde pensait être passée entre les gouttes de l'affaire Tapie. C'est raté. A l'issue d'une quatrième audition, la patronne du Fonds monétaire international (FMI) a été mise en examen, mardi soir, pour «négligence» liée à un détournement de fonds publics par la Cour de justice de la République (CJR) pour son rôle, en tant que ministre de l'Economie, dans l'arbitrage qui a permis à Bernard Tapie de récupérer 405 millions d'euros aux frais de l'Etat en 2008.
La décision de la CJR, seule habilitée à juger les ministres (les autres protagonistes font l’objet d’une enquête à Paris), pose la question du maintien de Christine Lagarde à la tête du FMI. Même si elle a exclu, mercredi, de démissionner.
QUE lui REPROCHE La justice ?
Il y a une mauvaise et une bonne nouvelle pour Christine Lagarde. La mauvaise, c'est qu'elle passe du statut de témoin assisté à celui, beaucoup plus accusatoire, de mise en examen. La bonne, c'est que les charges ont été considérablement allégées. La CJR, qui la soupçonnait de «complicité de faux par simulation d'acte» et de «complicité de détournement de fonds publics» (punie de dix ans de prison), a abandonné le premier chef et requalifié le second en «négligence», passible d'un an de prison et 15 000 euros d'amende. Les juges considèrent que Lagarde n'a pas assez agi pour empêcher l'arbitrage, mais qu'elle n'est pas co