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Libération
Récit

Face à l'Allemagne, Michel Sapin dans ses petits souliers

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Le ministre des Finances allemand a rencontré ce jeudi après-midi Michel Sapin à Bercy. Les deux hommes ont échangé sur les difficultés de la zone euro, dans une ambiance plutôt consensuelle.
Le ministre français des Finances Michel Sapin et son homologue allemand Wolfgang Schauble à une réunion de l'Eurogroupe le 19 juin 2014 au siège de l'Uion européenne au Luxembourg . (Photo Georges Gobet. AFP)
publié le 28 août 2014 à 20h36

Le ministre des Finances allemand Wolfgang Schäuble a beau en être à son quatrième homologue français depuis qu'il est aux manettes à Berlin – Christine Lagarde, François Baroin, Pierre Moscovici et maintenant Michel Sapin – il est toujours de la même prudence de Sioux lorsqu'il se rend à Bercy. Il y avait rendez-vous, fixé de longue date, cet après-midi avec Michel Sapin afin d'évoquer la situation d'une zone euro engluée dans la stagnation d'une croissance zéro et que menace la stagnation. Réputé pour son orthodoxie budgétaire, il s'est déclaré sur la même longueur d'onde que son homologue français sur l'importance de relancer l'investissement en Europe et a fait part de ses inquiétudes sur les «risques géopolitiques» accrus qui pèsent selon lui sur la croissance européenne.

«Il y a quelques mois, on pouvait dire que ses effets étaient minimes et qu’ils sont moyens aujourd’hui, a-t-il souligné, il est nécessaire de continuer à marcher sur la voie que l’on s’est choisis ensemble». Sa manière à lui sans doute, toujours très feutrée, de rappeler que toute réorientation de la politique économique de l’Union ne peut se faire que dans le respect des objectifs de réduction des déficits fixés au niveau européen.

Mercredi, Wolfgang Schäuble avait jugé dans un entretien au journal allemand Passauer Neue Presse que les propos du patron de la Banque centrale européenne, Mario Draghi, sur le nécessaire soutien de la BCE à la reprise de la croissance dans la zone euro avait été «surinterprétés» avant de confier qu'il n'avait pas du tout apprécié les déclarations de l'ancien ministre français de l'Economie, Arnaud Montebourg, sur «l'obsession» de Berlin en matière de politique d'austérité. Le lendemain, il s'est contenté de dire à l'unisson de Michel Sapin qu'il fallait renforcer l'investissement en Europe et qu'il y travaillait également en Allemagne en cherchant à co